Hasard à la Cité des Sciences et de l’Industrie

Le projet

Au carrefour de l’art et de la science, l’artiste Arsen Eca propose une quête audacieuse : une exploration expérimentale du concept de hasard. Son projet, ancré dans le protocole de la recherche fondamentale, transcende les débats théoriques pour offrir une expérience palpable et concrète.
 
La question centrale – “Le hasard existe-t-il vraiment?” – est une interrogation profonde qui a captivé philosophes, scientifiques et artistes à travers les âges. Mais au lieu de se plonger dans des débats abstraits ou de s’appuyer sur des postulats théoriques, Arsen Eca choisit une approche radicalement différente. 
 
Il invite le public à vivre le hasard, à le ressentir, à l’expérimenter à travers une machine spécifiquement conçue pour ce dessein : une machine déterministe mais non prédictive. Cette machine, bien qu’opérant selon des règles et des mécanismes définis, produit des résultats qui échappent à toute anticipation. Le spectateur se trouve ainsi confronté à une manifestation tangible du hasard, une représentation concrète de l’indéterminisme au cœur d’un système déterministe.
 
Cette expérience, à la croisée des chemins entre l’art et la science, défie nos perceptions et nos convictions. Elle nous pousse à questionner la nature du hasard, son existence et sa place dans un univers régi par des lois physiques. 
 
Arsen Eca, avec cette démarche avant-gardiste, ouvre un nouveau chapitre dans le dialogue entre l’art et la science. En offrant au public une occasion de confronter, de questionner et de méditer sur l’énigme du hasard, il établit un pont entre la perception sensorielle et la réflexion intellectuelle, et nous rappelle que, parfois, les questions les plus profondes peuvent être abordées par les voies les plus inattendues.
Rencontre entre Science et Art

Le contexte du projet

La Cité des Sciences et de l’Industrie, haut lieu de la diffusion scientifique à Paris, accueille une œuvre singulière qui illustre la fusion entre art et science : La Machine d’Aide à l’Indécision, conçue par l’artiste-chercheur Arsèn Éca.
 
La Cité, connue pour son engagement à vulgariser la science et à la rendre accessible à tous, a toujours cherché à repousser les limites de la connaissance. C’est dans cette optique qu’elle a ouvert ses portes à une installation artistique qui interroge, défie et enrichit notre compréhension du monde.

La Machine Cell-ion

La Machine d’Aide à l’Indécision n’est pas un simple objet d’art. Elle est une invitation à l’expérimentation, une incursion dans le monde du hasard et de la décision. Conçue comme une interface entre l’humain et le déterminisme, cette machine, bien que fonctionnant selon des principes logiques précis, génère des résultats imprévisibles, plongeant l’utilisateur dans une mer d’incertitudes. Le spectateur est confronté à une manifestation tangible de l’indétermination, à la frontière entre le connu et l’inconnu.

La présentation par Eca

Lors de l’inauguration, Arsèn Éca, habillé de manière sobre mais élégante, prend la parole. Sa démarche, à la fois artistique et scientifique, vise à questionner nos certitudes, à bousculer notre rapport à la décision. Il explique : “Dans une époque où tout semble prédictible, où les algorithmes dictent nos choix, j’ai voulu créer un espace de doute, un instant de remise en question.” L’artiste-chercheur poursuit en détaillant le fonctionnement de la machine, son inspiration, et l’importance de remettre l’humain au centre du processus décisionnel.
 
L’installation de la Machine d’Aide à l’Indécision à la Cité des Sciences et de l’Industrie est bien plus qu’une exposition. C’est une expérience, un dialogue entre l’art et la science, une réflexion sur notre monde contemporain. Arsèn Éca, avec sa vision avant-gardiste, nous invite à repenser notre rapport à la décision, à l’incertitude, et finalement, à nous-mêmes.
Oeuvre de l'artiste Arsen Eca

Le Hasard Existe-t-il ? Une Exploration avec la Machine Cell-ion

La question du hasard, de son existence et de sa nature, a été une énigme qui a captivé l’esprit des philosophes, des scientifiques et des penseurs depuis des siècles. Est-ce que tout est prédéterminé, ou y a-t-il de véritables phénomènes aléatoires dans l’univers? 
 
Pour s’attaquer à cette question complexe, une collaboration inédite a vu le jour. Après des consultations approfondies avec des mathématiciens renommés de l’ENS (École Normale Supérieure) et du CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique), une machine prédictive a été conçue.
 
Cette machine, fruit d’une technologie avancée et d’une réflexion mathématique profonde, fonctionne selon des algorithmes et des principes déterministes. Son objectif? Prédire des séquences d’événements basées sur des données initiales. Si elle réussit à prévoir avec exactitude, cela pourrait signifier que le hasard, tel que nous le concevons, n’existe pas, du moins dans les paramètres définis pour l’expérience.
 
Les résultats obtenus ont été pour le moins intrigants. Dans certains cas, la machine a pu prévoir avec une précision stupéfiante, suggérant une nature déterministe à ces phénomènes. Cependant, dans d’autres scénarios, des éléments d’indétermination ont été observés, suggérant l’existence d’un véritable hasard ou, du moins, des limites à notre capacité de prédiction.
 
Ces observations suggèrent que la question du hasard est plus nuancée qu’une simple dichotomie entre déterminisme et aléatoire. Peut-être que le hasard et le déterminisme coexistent, opérant dans différents régimes ou sous différentes conditions. Ou peut-être que notre compréhension du “hasard” nécessite une redéfinition, intégrant les complexités et les nuances révélées par la machine prédictive.

La machine prédictive, bien qu’offrant des insights précieux, n’a pas mis fin au débat sur l’existence du hasard. Au contraire, elle a enrichi la conversation, apportant une nouvelle dimension à cette question éternelle. Le voyage pour comprendre le hasard continue, avec chaque expérience nous rapprochant un peu plus de la vérité.

Le projet scientifique

LE PROJET SCIENTIFIQUE

Les laboratoires ARSÈNÉCA installent à la Cité des Sciences et de l’industrie, une machine hors normes, résultat d’une rencontre étonnante entre l’Art et la Science.

Pour Arèsen Eca, artiste chercheur à l’origine du projet, l’art ne doit pas être uniquement la  représentation d’un résultat de recherche mais doit en être l’ADN.
“Notre projet vise à étudier le hasard fondamental, et également les systèmes prédictifs. Nous souhaitons réponde à la question suivante : Le hasard existe t ‘il au niveau macroscopique, autrement dit dans notre quotidien”

Pour Arsèn Eca, l’art ne doit pas être uniquement un moyen de représenter un résultat de recherche. Il doit être l’adénosine triphosphate du projet. Son énergie nécessaire et primordiale.
L’artiste doit lever les croyances et les résistances que peuvent avoir certains scientifiques dans des domaines physiques, mathématiques biologiques ou tout autres domaines scientifiques.

Le projet sur le hasard se fait par hasard.

L’approche exploratoire d’un artiste s’apparente étroitement à celle d’un scientifique, avec une nuance essentielle. L’artiste met de côté ses convictions préconçues, et pour lui, les limites semblent absentes.
Le projet axé sur la notion de hasard devait, par essence, voir le jour de manière fortuite. Il ne pouvait en être autrement.
Pour élaborer un projet cherchant à répondre à la question de l’existence du hasard, il est impératif de laisser le hasard prendre les commandes.
 
Comment concevoir un projet scientifique centré sur le hasard en s’en remettant justement au hasard ?
Pour Arsen Eca, le hasard se manifeste au niveau quantique et prend une structure au niveau macroscopique. L’artiste a voulu concevoir une machine apte à évaluer le hasard à l’échelle macroscopique, tout en étant actionnée par une impulsion quantique.
 
Eca conçoit une machine basée sur des principes mathématiques pour explorer cette question, et choisit de laisser le hasard jouer son rôle.

En 2016, j’ai voulu réaliser une sculpture en bois à partir d’une souche provenant d’un arbre mort que j’ai trouvé dans un petit village au cœur de la France, Pouilly Sur Loire. La souche étant trop pesante pour être déplacée à la main, j’ai dû la laisser sur place pendant 24 heures, le temps de me procurer des cordes et des leviers.

La souche se trouvait dans le lit de la Loire, allongée sur le sable. 24 heures plus tard, avec beaucoup d’efforts, je réussis à la bouger et à la charger dans un camion en direction de Paris pour qu’elle soit sculptée.
 
Avec en tête mon exploration sur le thème du hasard, je décide de lui laisser les rênes. Alors que je me promène près de mon atelier, dans le 5ème arrondissement de Paris, je suis intrigué par une boutique d’informatique. Ce qui m’y attire, c’est le propriétaire : quelque chose dans sa silhouette et sa démarche m’incite à franchir le seuil. Je lui parle de mon ambition de concevoir une machine pour tenter de démêler l’énigme persistante du hasard.

Intrigué par mon projet, nous partageons nos coordonnées et réseaux sociaux. Le soir venu, en explorant son profil Facebook, une photo attire mon attention. C’est celle de ma souche. Comment se fait-il que ma souche apparaisse sur les photos d’un parfait inconnu ? Le jour suivant, je le contacte, pensant qu’il avait peut-être récupéré mes photos depuis mon profil, dans une tentative de démontrer ses compétences en piratage ou autres manipulations informatiques.

Nous nous étions trouvés au même endroit, au même instant.

Il avait simplement capturé en photo ma souche, pendant ce bref moment où je l’avais laissée là, pendant ces 24 heures. Michel Kergoat, lors de sa première visite à Pouilly Sur Loire, avait été attiré par cette souche et avait décidé de l’immortaliser. Il était passé là, par pur hasard, avait pris sa photo et était reparti le jour même pour Paris. Une semaine plus tard, le destin m’a amené à croiser Michel Kergoat, et ensemble, nous avons collaboré sur le thème du hasard.

Quelle leçon tirer de cette coïncidence ? C’est précisément cet enchaînement d’événements qui m’a inspiré la création d’une machine pour explorer la nature du hasard.

Tester l’existence même du hasard

Bruit blanc

Depuis Artistote jusqu’à Issac Newton, le monde est chaotique et dirigé par les Dieux souvent capricieux. 
Un premier choc, et un changement de paradigme a été introduit avec Newton, pour qui il existe une loi universelle qui s’applique partout, que l’on décrit très bien par les équations différentielles. 
Il est possible de prédire l’avenir en connaissant le système initial. Il est même possible de prédire tout l’Univers en connaissant de toutes les variables.
Le monde est devenu déterministe.

Le deuxième choc a été introduit par Poincaré et Lorentz pour qui le déterminisme n’implique pas la prédictibilité et par la physique quantique dont les lois sont probabilistes, même si il est toujours possible par la loi des grands nombre de prédire les comportements macroscopiques.
Le troisième choc, est celui des systèmes complexes portés par Hervé Zwirn.
Si bien que le hasard semblerait avoir de multiple casquettes. 

La machine utilise une équation déterministe. Par codification et transformation d’une question en code binaire elle va calculer un résultat.
Le public pose donc une question à la machine qui calcul un résultat vrai mathématiquement.
Le calcul induit une perte d’information compensée par une augmentation de la prédictibilité.
Cependant la perte d’information induit une interprétation du résultat qui peut engendrer un biais.
Nous avons testé la prédictibilité de la machine.

Art et science - taux de causalité

Depuis 2016 nous avons enregistré 3124 questions. Celles-ci sont des souhaits du public composé d’enfants, jeunes adultes et adultes. 
Il s’agit de poser une question, binaire ou non.
La question est reformulée pour la machine si besoins.
Ainsi à la question vais-je mourir dans les 6 prochains mois, celle-ci est reformulée en évènement plus prédictible sous la forme “je ne veux pas mourir dans les 6 prochains mois”

Cet reformulation est nécessaire pour faciliter une décohérence et surtout quantifier les questions.
Par la suite, le questionneur indique si l’évènement s’est réalisé ou non.

Le questionneur est un observateur qui va créer sont espace des possibles.

Sur l’ensemble des questions, 78% ont été prédicitivées dans le sens d’accomplissement.
La machine réalise les prédictions non prédictibles car complexes dans un système, mais provoquées donc certaines.

La mise à jour de la machine cell-ion pour exaucer les souhaits et les prières depuis 2020

Après le succès de la machine d’aide à l’indécision à la Cité des Sciences et de l’Industrie, l’artiste Arseneca a souhaité cette fois ci, exaucer les prières avec comme objectif un tuax de réussite supérieur aux “opérateurs religieux” principaux.
Entouré d’universitaire du CNRS, il met au point un algorithme qui favorise l’exaucement des prières, en se basant toujours sur la théorie des attracteurs étranges.